Les hommes du Néolithique dans les Andes.

 

 

            Leçon assurée en classe de 6ème

 

Introduction :

 

Entre 10.000 et 2500 avant J-C, dans le cadre de changements climatiques, la vie des hommes préhistoriques change. Les hommes deviennent sédentaires, ils commencent à cultiver des terres et domestiquer des animaux.

 

C’est la Révolution Néolithique qui débute au Moyen Orient dans le Croissant Fertile, s’étend en Europe, apparaît en Chine, puis en Amérique. En Amérique, on trouve deux foyers, l’Amérique centrale et les Andes.

 

I ) une nouveau type de vie dans les Andes :

 

En 6000 avant J-C, sur la côte Pacifique, au Nord du Chili apparaissent les premières populations sédentaires. Elles vivent de la pêche, mais ne pratiquent pas l’agriculture. Leurs maisons sont faites en adobe.

 

Dans les Andes mêmes, à la même époque, les hommes commencent à pratiquer l’agriculture : ils cultivent du maïs, des haricots [ frijoles ], des calebasses [ calabazas ], puis des pommes de terre et de la quinoa. La culture essentielle est celle du maïs. A noter que le maïs, comme d’autres cultures,  a beaucoup changé du fait de l’action des hommes ( la taille augmente par rapport à l’espèce sauvage ). Les hommes utilisent des gavilanes ( sortes de dépôts creusés dans le sable ), pour entreposer les excédents de nourriture.

 

 Voir documents : premières maisons et premiers villages au Pérou - le maïs - los Gavilanes. Dans Danièle Lavallée, Promesse d’Amérique. La préhistoire de l’Amérique du Sud, Hachette, 1995, p. 145 ; 189

 

Plus tard, vers 4000-2500 avant J-C, les hommes domestiquent des animaux : on suppose que les deux premiers sont la vigogne [ Vicuña ] et le Guanaco. Le Lama et l’Alpaga seraient en fait des espèces issues de l’élevage de la vigogne et du guanaco.

 

Voir document : troupeau de camélidés. Dans D. Lavallée (op. cit), p. 159

 

Les hommes deviennent ainsi des producteurs.

 

II ) Des découvertes techniques fondamentales :

 

La période s’accompagne de découvertes techniques fondamentales : la première serait le contrôle de la culture du coton, afin de produire des vêtements en quantité.

 

De plus, vers 2000 avant J-C, est inventé le métier à tisser [ telar ], encore utilisé 4000 ans plus tard, par exemple chez les Chipayas ( population de la région d’Oruro, vivant près du lac Coipasa ).

 

Voir document : le métier à tisser et les premiers textiles du Pérou. Dans Lavallée (op cit), p. 207 - John V. Murra, Rolena Adorno, Jorge L. Urioste (éd), Felipe Guaman Poma de Ayala. Nueva crónica y buen gobierno, Historia 16, Madrid, 1987, tomo A, p. 209 ; 211 – Nathan Wachtel, Le retour des ancêtres, Les Indiens Urus de Bolivie. XXe – XVIe s., essai d’histoire régressive, NRF, 1990, photographie no. 34

 

Par ailleurs, vers 3500-3000 avant J-C, la céramique fait son apparition dans les Andes, d’abord en Colombie et en Equateur.

 

Voir document : les premières poteries. Dans Lavallée (op cit), p. 199

 

A noter que toutes ces inventions apparaissent dans des temps et lieux différents du monde andin.

 

III ) Croyances et principes de la vie religieuse :

 

Vers 5800 av. J-C, au nord du Chili actuel ( Chinchorro, vers Arica ), les hommes commencent à pratiquer la momification. Ce sont les plus vieilles momies du monde ( en Egypte, les plus vieilles datent de 3000 av. J-C ).

 

Ceci prouve l’existence d’une vie religieuse complexe et probablement d’une croyance en l’au-delà.

 

Voir documents : les plus vieilles momies du monde et la culture Chinchorro. Dans Lavallée (op cit), p. 149-151

 

A Valdivia, en Equateur, on trouve à la même époque des statues montrant l’existence de rites de fécondité, liés à l’agriculture, l’élevage et la reproduction des animaux, ainsi qu’à la reproduction humaine. Ces statues sont très souvent cassées, ce qui devait constituer un rite religieux.

 

Voir document : les « Vénus » de Valdivia. Dans Lavallée (op cit), p. 211

 

Conclusion générale : la situation en 2000 av. J-C.

 

En 2000 av. JC, les sociétés andines sont de plus en plus organisées. Les hommes construisent les premiers temples. Ce sont des sociétés dirigées par des prêtres et des guerriers, contrôlant le monde paysan. L’agriculture est de plus en plus sophistiquée, grâce en particulier à l’irrigation [ riego ].

 

Les premières petites villes apparaissent : on sort de la préhistoire pour entrer dans l’histoire. A noter que ce passage se fait sans écriture.

 

Voir document : Les premiers temps du Pérou. Dans Lavallée (op cit), p. 217

 

Bibliographie :

 

Baudez Claude, Lavallée Danielle, Civilisations amérindiennes, Documentation française, n°7022, avril 1994.

 

Lavallée Danielle, Les Andes de la préhistoire aux Incas, L’univers des formes, Gallimard, 1985.

 

Lavallée Danielle, Promesse d’Amérique, la préhistoire de l’Amérique du Sud, Hachette, 1995.

 

Murra John V., Rolena Adorno, Urioste L. Jorge (éd), Felipe Guaman Poma de Ayala, Nueva crónica y buen gobierno, Historia 16, Madrid 1987, 3 tomos.

 

Wachtel, Nathan, Le retour des ancêtres, les Indiens Urus de Bolivie, XXème-XVIème siècles, essai d’histoire régressive, Gallimard, 1990.

 

 

Cours : M. Frédéric Richard, Collège Franco-Bolivien, La Paz, février 2004.